Le traitement des déchets médiaux et pharmaceutiques au Maroc est défini par un cadre juridique défini. Cinq grandes entreprises gèrent au Maroc ce secteur parmi lesquelles « Ecoes », une entreprise installée à Skhirat, la seule qui utilise « un système de broyage et de stérilisation par micro-onde ».
Ecoes (www.ecoes.ma) is a waste treatment company based in Morocco, between Rabat and Casablanca, at the new industrial area of Skhirat.
As a result of the association of a physician and an environmental expert, this company founded in 2016 was finally able to start collecting and treating the first batches of medical waste in 2020.
“In Morocco, we need many authorizations and permissions to handle medical waste. It was not easy to obtain them, the competition did not want us to break into the market. However, we have obtained all the authorizations, including the most important, the 2015 Authorization” explains Mr. Marzak, the company’s managing director.
Ecoes therefore got off to a flying start in 2020, in the middle of the Covid period. To collect and treat the medical waste, the company already employs 13 people and plans an annual grow to reach 20 employees.
Their platform for the treatment and storage of hazardous medical and pharmaceutical waste covers an area of more than 1000m².
They opted for the model Ecosteryl 125, “this machine corresponds to our current needs, we wanted to start gradually“.
In just a few months, they have already secured 40 active contracts with clinics and laboratories.
“We want to grow reasonably and one step at a time. For the moment, the machine is operating during the day. Later, we will consider to make it work at night“.
With a capacity of 125 kg of medical waste processed per hour, their machine already shreds and decontaminates up to 20 tonnes per month, with the possibility of treating much more in a continuous-flow process.
“We are very environmentally conscious. Getting an Ecosteryl machine to start our business, with electric microwave treatment, was the solution that suited us best. Incineration, although efficient, is very toxic despite all that can be said about filters. As for autoclaving, it produces wet and smelly waste that is less easy to transport. In addition, it requires the used water to be treated“.
“We were afraid that Ecosteryl would consume more electricity and had considered placing solar panels to compensate for this. We are very pleasantly surprised, consumption is minimal and the machine is very solid as we expected“.
What advice would you give to someone who wants to get involved in medical waste? Mr. Marzak, Managing Director of Ecoes, tell us “I would advise to analyze the market needs very carefully. The market will dictate the business, not the other way around. I also recommend paying attention to the laws and existing administration, there are many authorizations to be obtained and this is not an easy task“.
We wish a long road ahead to this environmentally conscious customer.
La gestion de ces déchets constitue un sérieux problème au Maroc compte tenu des quantités importantes générées chaque année et leurs risques sur la santé.
Le Maroc produit 22.000 tonnes de déchets médicaux par an dont 6.000 tonnes considérées comme dangereuses. Ce sont les chiffres qui ont été annoncés lundi au Parlement par le ministre de l’énergie, des mines et de l’environnement, Aziz Rebbah. La gestion de ces déchets constitue un sérieux problème au Maroc compte tenu des quantités importantes générées chaque année et leurs risques sur la santé. Pour remédier à cette problématique, le ministre a fait savoir que plusieurs mesures ont été prises, notamment l’ouverture du champ de la gestion déléguée pour les entreprises souhaitant investir à Casablanca, à Laâyoune et à Rabat sous la supervision du ministère de la santé.
Il faut noter à ce sujet que le système de traitement diffère d’un hôpital à un autre.Le traitement est souvent confié à un opérateur privé. Cela dit, certains hôpitaux publics optent pour le traitement en interne. En effet, le mode de gestion le plus en vogue est celui de la gestion déléguée. Cela dit, certains hôpitaux publics gèrent partiellement ou totalement leursdéchets en utilisant des broyeurs.Parmi les autres mesures importantes figure la révision à la hausse des amendes stipulées par la loi relative à la gestion des déchets et à leur élimination. Signalons à ce sujet que la loi 28-00 prévoit des amendes allant de 10.000à 2.000.000 de dirhams. Quant aux peines d’emprisonnement, celles-ci vont de 3 mois à 2 ans (voir encadré). Le ministre a également signalé que son département est en train d’élaborer un nouveau plan relatif à la gestion des déchets médicaux dangereux. A ce sujet, un nouveau texte législatif et un texte de décret portant uniquement sur les déchets médicaux et pharmaceutiques verront bientôt le jour.
Nouveau mode opératoire pour les hôpitaux publics
Un arrêté conjoint du ministre de l’énergie et du ministre de la santé relatif à la gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques a été élaboré. Ce nouvel arrêté qui s’inscrit dans le cadre de l’application de l’article 23 du décret n° 2.09.139 du 21 mai 2009 définit l’organisation et le fonctionnement du système de gestion interne des déchets médicaux et pharmaceutiques et les règles de stockage. En outre, il définit les techniques des différents procédés de traitement et d’élimination des déchets ainsi que les modalités d’agrément, de mise en œuvre et de contrôle des appareils de traitement des déchets. En vertu de l’article 3 dudit arrêté, le responsable de l’établissement doit s’assurer que les déchets de l’hôpital sont gérés dans le respect des législations nationales. En vertu dudit arrêté, une unité de gestion interne doit impérativementêtre mise en place. Celle-ci doit disposer de deux personnes au moins. Le responsable de l’établissement devra approuver le plan de gestion interne élaboré par l’unité et veiller à son application. Un budget doit être alloué pour la gestion de ces déchets. Le responsable de l’établissement doit aussi prévoir des locaux adaptés pour le stockage des déchets et il doit veiller à la protection du personnel qui intervient dans la gestion des déchets à travers la vaccination et la dotation en équipement de protection individuelle. A la fin de chaque trimestre, le rapport d’activités de l’unité de gestion interne sera transmis aux ministères de la santé et de l’énergie et des mines. Pour ce qui est du stockage des déchets, l’article 15 précise clairement qu’un local doit être prévu au sein de l’établissement générateur. Les locaux de stockage doivent être situés «dans un endroit éloigné des unités génératrices des déchets et des unités administratives et des prises d’air pour la climatisation et à proximité du lieu de traitement des déchets in situ le cas échéant».Les installations de traitement des déchets médicaux et pharmaceutiques implantées dans les établissements de soins doivent être placées en dehors des zones fréquentées par les patients et des zones d’approvisionnement. La livraison de ces déchets et l’alimentation ou le chargement de ces installations sont assurés par un personnel qualifié. Le déchargement des déchets traités doit être effectué sans trace de fuite de produits liquides ou de matières solides.
Sanctions : Jusqu’à 2 millions DH d’amendes et 2 ans de prison
L’article 70 de la loi 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination précise qu’une personne qui dépose, jette ou enfouit des déchets considérés comme dangereux en dehors des endroits désignés est passible d’une amende de 10.000 à 2.000.000 DH et d’un emprisonnement de 6 mois à 2 ans de prison ou l’une de ces deux peines. Pour sa part, l’article 71 signale «quiconque exploite, modifie d’une façon substantielle, transfère ou ferme une décharge contrôlée ou une installation de traitement, de valorisation, de stockage ou d’élimination sans les autorisations prévues est puni d’une amende de 20.000 à 2.000.000 DH et d’un emprisonnement de 3 mois à 2 ans ou de l’une de ces deux peines seulement». Quant à l’article 73, celui-ci signale que toute personne qui importe ou exporte des déchets dangereux sans se conformer aux dispositions de la loi et des textes pris pour son application est punie d’une amende de 50.000 à 2.000.000 DH et d’une peine de prison de 3 mois à 2 ans.
La gestion défectueuse des déchets médicaux en cette période de crise épidémiologique préoccupe des parlementaires qui ont mis en garde contre l’autre danger qui se profile à l’horizon. Le chef du groupe du PJD a interpellé le ministre de l’Environnement sur ces déchets qui se retrouvent dans les décharges publiques.
Issus de la majorité parlementaire, ces députés ont fait part de leur inquiétude à propos de plusieurs hôpitaux publics et cliniques privées, ainsi que des sociétés chargées de la gestion des déchets, qui se débarrassent, de façon inappropriée, des déchets médicaux et pharmaceutiques (DMP) générés par le traitement du covid-19.
Dans une question écrite, le président du groupe du PJD à la chambre des conseillers, Nabil Chikhi, a expliqué que « la collecte et le traitement des déchets médicaux constituent un véritable danger pour le citoyen et pour l’environnement ». Pour lui, il est urgent que les centres hospitaliers et les sociétés chargées de la gestion des déchets, « prennent le maximum de mesures de sécurité et de prévention » pour mettre un terme à « la prolifération de ces déchets dans certaines décharges publiques, particulièrement à Agadir », rapporte le360.
Il y a quelques semaines, le Centre international des technologies de l’environnement relevant de l’ONU, avait donné l’alerte en indiquant que « le traitement inadéquat de ces déchets entraîne des risques graves liés à la transmission de maladies infectieuses aux éboueurs, aux médecins, aux malades et par conséquent, à tout l’environnement ». Il a par ailleurs souligné que les pays doivent « traiter les déchets médicaux par des techniques thermiques, chimiques et biologiques ».